Augmentation de capacité : les réponses à vos questions !

En décembre 2023, la préfecture de l’Aube a autorisé l’Unité de Valorisation Énergétique (UVE) Valaubia à recevoir 6 000 tonnes d’ordures ménagères supplémentaires par an. Sa capacité de traitement, “administrative” passe ainsi de 60 000 à 66 000 tonnes de déchets valorisés chaque année. 

Des travaux sont-ils prévus pour permettre cette augmentation de capacité ? 

Il y a une différence entre capacité technique et autorisation administrative.  

Techniquement, Valaubia peut tout à fait accueillir, dans certaines limites, un volume de déchets différent dans sa composition à celui autorisé administrativement. Par exemple, si le pouvoir calorifique des déchets est moindre, alors Valaubia peut accepter plus de volume de ce déchet. À l’inverse, avec des déchets disposant d’un pouvoir calorifique plus important (c’est-à-dire qu’ils restituent plus d’énergie), mécaniquement le volume de déchets valorisé diminuerait. Et ces évolutions de tonnages ne nécessitent pas de travaux d’infrastructure. 

Pourquoi une augmentation de capacité ? 

La capacité technique de Valaubia est modulable en fonction des besoins du territoire, y compris en matière de valorisation énergétique. Cette augmentation des capacités ne signifie pas une augmentation des tonnages produits par les habitants du département, bien au contraire. De fait, il s’agit en réalité d’une évolution vers un mode de traitement plus vertueux, car les déchets ménagers supplémentaires qui vont être valorisés énergétiquement à l’UVE étaient auparavant enfouis au centre d’enfouissement de Saint-Aubin.

Pourquoi ce changement d’exutoire ? Cela ne va de toute façon pas mettre un terme à l’enfouissement des déchets.

Ces dernières années, on a constaté une baisse sensible de la quantité de déchets ménagers produite sur le territoire aubois. Cela dit aujourd’hui, 20 % des déchets ménagers de l’Aube partent encore en enfouissement.
Les réglementations européennes et françaises, tout comme le Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets, imposent une réduction de l’enfouissement à 50 % d’ici à 2025, au profit d’une meilleure valorisation de ces déchets, notamment par la valorisation énergétique comme ici à Valaubia. L’augmentation de capacité de notre UVE s’inscrit pleinement dans cette logique. 

Cette augmentation de capacité de traitement va-t-elle entraîner des rejets supplémentaires ? 

L’augmentation des Ordures Ménagères en UVE se fait en substitution de bois non valorisable, ressource limitée qu’il est préférable de préserver pour les chaufferies bois sans traitement de fumée (comme la chaufferie biomasse de la Rosière-près-Troyes). Il faut donc globaliser les deux sources d’émission, en considérant les plus, mais aussi les moins.
Depuis sa mise en exploitation en 2021, les émissions de Valaubia sont de toute façon suivies en permanence. Les résultats sont très largement inférieurs au cadre réglementaire notamment grâce à des techniques de pointe de traitement des fumées. 

 Qu’en est-il des REFIOMS et des mâchefers ?

Les quantités de mâchefers et de REFIOM produites dépendent essentiellement de la nature des déchets incinérés, puisqu’ils sont produits dans le cadre du processus de traitement des fumées. En France, l’ensemble des normes environnementales appliquées à l’exploitation des unités de valorisation énergétique – dont le traitement des fumées – sont particulièrement strictes ! Elles sont notamment régulièrement contrôlées par les autorités administratives compétentes (DREAL). À Valaubia comme dans toutes les UVE en France, ces résidus d’épuration des fumées sont ensuite acheminés vers un centre de traitement dédié. La quantité de résidus et de mâchefers augmentent proportionnellement avec l’augmentation de capacité. 

Pourquoi ne pas avoir parlé de cette évolution de tonnages en Commission de suivi de site (CSS) en juin dernier ?

L’objectif principal des CSS est de faire le bilan de l’année écoulée. L’augmentation de capacité était en cours d’étude entre les équipes du SDEDA, de Veolia et les services de l’État. Il était prématuré d’en parler à cette étape, tant que nous n’avions pas toutes les données.

Cette augmentation des tonnages est-elle décidée pour combler un manque de production d’énergie ? 

En 2022, la quantité d’énergie produite par Valaubia correspondait bien aux besoins en électricité et en chaleur prévus. Cette énergie renouvelable et locale alimente le réseau de chaleur de Troyes Champagne Métropole, mais aussi des entreprises installées à proximité (Accuride et Michelin). A quantité de chaleur produite équivalente, l’accroissement du volume de déchets valorisés va permettre d’importer moins de bois (hors département). Cela dit, la demande en chaleur reste supérieure à l’offre et Valaubia serait capable d’y répondre partiellement. 

Ne faut-il pas plutôt encourager la réduction des déchets ? 

Le Syndicat départemental d’élimination des déchets de l’Aube (SDEDA) mène différentes actions de sensibilisation et de prévention des déchets. Les visites de Valaubia, notamment le parcours pédagogique proposé à l’intérieur de l’usine mais également les journées portes ouvertes organisées à plusieurs reprises, contribuent à faire prendre conscience aux habitants du volume de déchets accueillis et des solutions existantes pour réduire cette production. Et concrètement, les chiffres sont à la baisse: depuis 2010 , les tonnages ont baissé de plus de 20 % ! 

Comment cela va-t-il se passer pour les biodéchets à partir de janvier ? 

La Loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) impose le tri à la source des biodéchets. À partir de janvier 2024, chaque habitant doit donc disposer d’une solution de tri. À l’échelle du SDEDA, de nombreuses formations et ateliers sont proposés pour accompagner les habitants dans cette démarche. 

Les biodéchets seront donc moins présents dans les poubelles grises. Mais comme tout changement de comportement prend du temps, Valaubia va devoir continuer à recevoir, le temps que les pratiques évoluent, les biodéchets en mélange qui ne seront pas triés à la source par les usagers.